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RICHARD WAGNER JUGÉ EN FRANCE

dition de l’ouverture de Tannhœuser, qui eut lieu quelques mois après au concert de Paris[1], sous la direction de M. Arban, dans les premiers jours de février 1858. Wagner étant lui-même venu à Paris à la fin du mois de janvier, il est permis de supposer qu’il avait assisté aux répétitions de son ouverture. L’exécution paraît avoir été satisfaisante.

Henri Blanchard, chargé de la chronique des concerts à la Gazette musicale (7 février 1858), trouve le thème de l’andante assez vague et son développement monotone. « Bientôt arrivent les cuivres sur un dessin de violon tourmenté et en decrescendo avec les cors. Ici des traits capricieux et brillants interviennent, mais sans idée nette et franchement accusée. Sur un trémolo de violons dans leur diapason élevé, procédé banal, se présente un chant de clarinette assez pittoresque d’effet ; puis survient un nouveau thème pour les violons en gammes chromatiques descendantes sur un terrible roulement de timbales ; aux gammes chromatiques succède une belle et puissante explosion de tous les instruments de cuivre. Le tout se termine par une espèce de tumulte harmonique tenant lieu de péroraison et en cet endroit l’auteur a cru devoir mettre le mot fin. Pourquoi là plutôt qu’ailleurs ? Rien ne l’indique. Le public a écouté dans

  1. Le Concert de Paris était installé dans l’hôtel d’Osmond jusqu’en 1858. C’est dans ce local que fut jouée l’ouverture de Tannhœuser. Bientôt après (16 mars), il fut transféré hôtel Dudon, 19, rue du Helder.