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noît, l’un des adeptes déclarés des théories de Wagner, nourrie de détails intéressants sur la représentation de l’œuvre à Bruxelles, sur l’origine de la partition et ses pérégrinations à travers les scènes allemandes.

Déjà, dans le même journal, M. Camille Benoît, musicien de grand savoir et possédant son Wagner comme personne, en un travail intitulé : À travers les Maîtres-Chanteurs[1], avait indiqué, par la notation musicale, les motifs typiques de cette partition et analysé leur mécanisme dans leurs rapports avec les situations dramatiques.

Dans Harmonie et Mélodie[2], recueil d’articles de critique publié en 1885, M. Camille Saint-Saëns a émis une sorte de profession de foi sur la musique de Wagner, dont le tour ambigu jure singulièrement avec les lettres enthousiastes sur la Tétralogie, envoyées par lui en 1876 au journal l’Estafette et réimprimées justement dans ce volume. Cette contradiction, M. Saint-Saëns l’explique, non par un revirement de ses idées, mais par le changement des circonstances. « Il est permis de varier sur Beethoven, sur Mozart, mais sur Wagner ! c’est un crime, ou plutôt, c’est un sacrilège ! » Quand les Parisiens sifflaient les morceaux les plus remarqua-

  1. Ménestrel des 1er, 8, 15 et 22 février, 1er mars 1885. Articles réunis en une brochure chez Schott.
  2. Un volume in-18. Calmann Lévy, Paris, 1885.