sacrée serait taxée de trahison. Mais l’exécution obtenue par lui à l’Éden fût-elle irréprochable et Lohengrin salué d’acclamations unanimes, la seule compensation digne, à mon avis, d’être offerte, après sa mort, à Wagner sifflé à Paris, bafoué, injurié de son vivant, c’était de monter Lohengrin à l’Opéra avec la même splendeur qu’autrefois Aïda.
Le rassemblement des comtés au bord de l’Escaut
sur l’héroïque fanfare du troisième acte se
déployant sur une scène immense, eût produit
une impression grandiose et l’on aurait eu dans
Mme R. Caron, — tous ceux qui l’ont entendue
au Cirque d’hiver chanter Lohengrin en garderont
le souvenir, — la seule artiste française
apte à exprimer, en Elsa de Brabant, les angoisses douloureuses, l’ardeur passionnée et l’inquiète
curiosité de la femme, la seule digne de
figurer l’idéale vision du poète, savoir la pureté
suprême…