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la partition de Tannhœuser la scène de la Bacchanale du Venusberg, écrite pour les représentations de l’Opéra. Cette page symphonique, d’une verve dionysiaque, fut peu comprise à la première audition.

Dans cet automne de 1881, M. Lamoureux fonda, au Théâtre du Château-d’Eau, une troisième entreprise de concerts où il sut attirer bientôt, par l’excellence de l’exécution instrumentale, un nombreux public d’artistes et d’amateurs. Suivant ses goûts personnels, il ne tarda pas à donner aux œuvres de Wagner une large place sur ses programmes. Les fragments déjà connus par les matinées musicales du Cirque d’Hiver et du Châtelet, prirent d’abord possession du répertoire comme pour tâter l’opinion et accoutumer progressivement un auditoire très composite, où se mêlait un certain nombre d’abonnés du Conservatoire, à une musique réputée subversive. Ce fut d’abord l’ouverture de Rienzi (6 novembre 1881), puis celle du Vaisseau-fantôme (20 novembre), qui furent couvertes d’applaudissements. Le 11 décembre, pour les fragments symphoniques des Maîtres-Chanteurs, l’opinion fut plus divisée, surtout après l’ouverture, mal comprise à la première audition.

Pendant ce temps, Tannhœuser triomphait au Châtelet et au Cirque d’Hiver. M. Colonne (27 novembre 1881) exécutait toute une série de morceaux : l’ouverture, la bacchanale, le septuor et le finale du premier acte, la romance de Wolfram et la marche.