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plénitude de sonorité, se tiennent constamment dans la demi-teinte, justifiant mieux le titre de Crépuscule que celui de marche funèbre. »

Suivant M. Joncières[1], « cette œuvre n’est pas à la hauteur de celles que nous connaissons du célèbre compositeur allemand. Les personnes qui ont assisté aux représentations de Bayreuth sont cependant unanimes pour déclarer que ce morceau leur avait causé une impression profonde. Il se peut que la situation, l’effet scénique, le retour de certaines phrases caractéristiques entendues précédemment contribuent pour une large part à l’effet que produit ce morceau dans son cadre. »

M. Pougin était plus catégorique. « La marche que nous avons entendue dans cette séance tumultueuse, est une composition absolument banale et sans la moindre valeur et ne méritait que le dédain et l’inattention. » (Tribune du 2 novembre.)

Certains journalistes se plaignirent avec véhémence des scènes de désordre qu’ils avaient contribué à faire naître par leurs excitations, conjurant le préfet de police d’interdire à M. Pasdeloup le répertoire de Wagner. M. Ad. Julien (Français du 6 novembre), dans un article très sensé et très bien écrit, défendit contre ces forcenés Wagner et son hardi missionnaire, le directeur des Concerts populaires.

M. Octave Mirbeau trouva le mot de la situation en proposant à M. Pasdeloup d’exécuter la musique

  1. Liberté du 6 novembre 1876.