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mulé, vis-à-vis de Wagner, en récriminations posthumes, ou réduit à de ces chicanes mesquines qu’une locution bien française a nommées querelles d’Allemand ? Au début de cette ardente polémique, un épisode touchant, n’est-ce pas ? fut de voir un homme aussi réfractaire à la musique que M. Sarcey, avouer publiquement sa déception et celle de beaucoup d’honnêtes gens dont il représente fidèlement l’opinion moyenne, arbitrairement privés d’entendre l’opéra de Wagner sur lequel ils avaient lu tant de louanges hyperboliques. C’est en vain que M. Sarcey s’est révolté contre l’intolérance des prétendus patriotes semblables « à ces femmes fanatiques qui croient travailler à leur propre salut en forçant leur mari à manger du hareng et des pommes de terre le vendredi. » Ses plaintes étaient trop justes pour être écoutées.

Au concert de réprobation vengeresse auquel M. Carvalho, intimidé, a sacrifié Lohengrin, se mêlaient les imprécations jalouses des auteurs et le haro des boutiquiers de musique. Ceux-ci et ceux-là, — surtout ceux-ci, je veux le croire, — ont craint de voir leurs intérêts lésés par l’admission dans nos théâtres du répertoire de Wagner et, redoutant une concurrence désastreuse pour l’art national, ont réclamé l’établisse-