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Wagner est un fou, un insensé qu’il faudrait doucher. « Il a fait tout le contraire de ce qu’on faisait avant lui et, une fois le monstre terminé, il a dit carrément : — Voilà l’art nouveau et national ! » L’entreprise de Wagner « est l’œuvre d’un cerveau en démence… On n’invente pas un art. » … Malgré quinze ans de réclame pour lancer l’affaire, « vous avez compté sans le bon sens, sans la révolte des gens que vous avez exposés à subir toutes les privations à Bayreuth, pour écouter une demi-douzaine de pages remarquables enfouies sous quatre journées du plus mortel ennui. »

Voilà, en effet, le véritable grief de M. Albert Wolff ! Pendant dix jours, il a été mal logé, mal nourri, mal couché, le boulevard et son cercle lui manquaient, et les voitures coûtent très cher à Bayreuth ! Il importe que l’univers en soit informé. Mais aussi, que diable allait-il faire dans cette galère ?

Il invoque l’opinion des musiciens. « Tous les musiciens sont d’accord sur ce point ; ils peuvent lire Don Juan ; mais il faut, pour s’en rendre compte, qu’ils voient la musique de l’avenir dans le cadre de la scène, avec les décors, les géants, les nains, la lumière électrique et les flammes de bengale. Art inférieur, vous dis-je, art inférieur ! » Et il conclut ainsi : — Demain est à Dieu ! a dit le poète. Demain ce théâtre de Bayreuth sera probablement un cirque, une salle de bal ou un tir national. »

Cette phrase, la dernière de l’article, n’est pas la