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De la fin de 1873, l’Esquisse sur R. Wagner[1], de M. Ch. Grandmougin. Cette brochure qui n’a trait qu’aux premiers opéras du maître, n’est pas proprement un travail de critique musicale. L’auteur cherche à caractériser le style de Wagner et paraphrase les quatre opéras traduits en français, en prétendant rattacher au romantisme la conception des héros wagnériens. Ses aperçus sont contestables et la curieuse comparaison des créations poétiques du compositeur avec celles de Poë et de Baudelaire est un simple jeu d’imagination. D’ailleurs, l’idéalité suprême de la femme et de l’amour — personnifiée par Elsa, n’est pas l’expression dernière du drame wagnérien.

Le 18 décembre de la même année, Louis Lacombe fit, à la salle des Capucines, une conférence sur Wagner. Il m’a été impossible d’en trouver le compte rendu, mais il n’est pas difficile d’imaginer quelles furent ses appréciations, en se reportant à l’étude publiée par lui dans la Revue germanique de 1860. Je sais pertinemment que, dans les dernières années de sa vie, Louis Lacombe n’avait pas modifié son jugement.

Un journal anglais, The orchestra, ayant exposé en termes de métier les changements introduits par R. Wagner dans l’instrumentation de la neuvième Symphonie, la presse anglaise s’émut d’un abus si criant, lequel abus fut dénoncé à la France par la

  1. Une brochure chez Durand-Schœnewerk, Paris, 1873.