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RICHARD WAGNER JUGÉ EN FRANCE

naires, tels qu’Eugène Gautier, l’illustre auteur de Schahabaham II, Albert de Lasalle, MM. H. Blaze de Bury, Arthur Pougin, Oscar Comettant, d’excellents musiciens comme Jouvin, La Rounat, MM. Vitu, F. Oswald, etc…

L’anathème est jeté sur M. Paladilhe, compositeur du Passant, d’après F. Coppée ; sur M. Saint-Saëns, qui débutait au théâtre avec un acte, la Princesse jaune ; sur M. Massenet, pour lequel on avait fait un opéra comique de Don César de Bazan. M. Éd. Lalo, aucun théâtre n’ayant voulu accueillir son Fiesque, opéra très remarquable où se révèle un tempérament dramatique, fut forcé de le porter à Bruxelles, au directeur du Théâtre de la Monnaie, M. Vachot, lequel fit faillite au moment de commenceriez répétitions (1872).

En 1875, c’est dans l’Amour africain de M. Paladilhe et dans Carmen de Bizet qu’on découvre l’influence wagnérienne. Devant de telles aberrations, le pauvre Bizet se contentait de hausser les épaules et de dire très doucement à M. J. Weber : « Ils sont bien drôles, vos confrères avec leur wagnérisme ! » L’année suivante, Dimitri donna lieu aux mêmes avertissements salutaires. M. Joncières avait en quelque sorte, justifié d’avance cette accusation en affichant dans ses feuilletons hebdomadaires de la Liberté une admiration presque exclusive pour Wagner. Sa musique, il faut L’avouer, indique des ressouvenirs de cette admiration. En 1877, les mêmes tendances funestes sont reprochées