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16 février, la Gazette musicale annonçait que le ministre des Beaux-Arts venait d’autoriser M. Bagier, imprésario du Théâtre Italien, à louer cette salle à M. Carvalho, pour y donner des représentations les lundis, mercredis et vendredis[1]. Le Théâtre Lyrique de la place du Châtelet devant être réservé aux jeunes compositeurs, le répertoire français de la salle Ventadour devait se composer des grands opéras tels que Faust, Roméo et Juliette et d’ouvrages étrangers traduits, comme Lohengrin.

L’inauguration du Théâtre de la Renaissance, — c’est ainsi que M. Carvalho avait appelé sa succursale, — eut lieu le 16 février, avec Faust.

Les embarras financiers de M. Carvalho, accrus des charges d’une double gestion, fit remettre la représentation de Lohengrin à des temps meilleurs. La partition française qui avait été gravée chez Flaxland, de manière à paraître à l’époque de la première représentation, c’est-à-dire en mai, fut mise en vente en avril 1868[2].

M. J. Weber en donna une très complète analyse dans le Temps du 3 septembre 1868.

« Dans Lohengrin, Wagner se rattache étroitement à l’école de Weber, quoique, à certains égards, il soit plus avancé. Il est plus avancé parce qu’il se préoccupe avant tout de la marche du drame, sans

  1. La même combinaison fut reprise, mais sans succès, par M. Bagier lui-même, en 1873.
  2. Traduction de M. Ch. Nuitter. Déposée au Ministère de l’Intérieur le 2 mai 1868.