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Souvent le mirage seul les entraîna hors de la bonne route, et les tua ainsi en marches vaines. Souvent, pour lui, à cause de lui, ils oublièrent les dangers, les difficultés, l’intérêt de la réalité, et se perdirent…

Pareillement à ceux qui souffrent ici, d’autres mirages font accepter le pénible labeur, — la vie grise, la marche sans espoir. Pour des mirages, pour des illusions, pour des mensonges, les hommes tombent et meurent sur toutes les routes de la terre…



Les uns, pauvres gens simples habitués à trembler devant l’inconnu, à vénérer les plus forts, à croire candidement en la parole du rédempteur, en la justice d’un Dieu qu’ils ne