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CARNETS

ques. Figurez-vous qu’on a ramassé 9 000 francs… Nous avons décidé un enterrement tout à fait simple, décent, c’est tout, pour réserver l’argent à la petite. Elle est assurée pour plusieurs années… C’est bien, n’est-ce pas ? »


Le mensonge de Fritz David.

Février 37. — Fritz David, fusillé du premier Procès de Moscou, a menti en s’accusant.

Renseignements fournis par un émigré allemand récemment employé à la Mission Commerciale Soviétique à Paris. L’affaire F. D. démoralise profondément le personnel communiste allemand.

F. D. : figure subalterne, agent du Guépéou, imposé comme tel en qualité de rédacteur à la Rothe Fahne de Berlin. À Moscou, surveillait le personnel du Komintern.

Au viie Congrès de l’I. C., F. D. assista à toutes les séances, sauf, par hasard, à celle où parla Staline, parce qu’il avait négligé de se procurer le laisser-passer spécial. Le personnel allemand du Congrès se souvient de l’incident, car il insista en vain pour que F. D. pût entrer, le service de garde exceptionnel se montra intraitable.

Or, F. D. a avoué en séance publique du Procès avoir assisté à cette séance afin d’y commettre un attentat — et n’avoir pas osé, s’étant trouvé trop loin, plein d’hésitations et cœtera.


Les Blancs à Cronstadt 1921.

(NPY-r) Les Blancs envoyèrent en Finlande le colonel Pérédiélov, chargé d’organiser le secours en vivres pour Cronstadt insurgé, de s’introduire dans la place et d’offrir ses services en qualité d’ancien officier d’État-major. P. ne sut rien faire ; il en convint les larmes aux yeux en faisant son rapport, au retour.