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d’avoir connu Napoléon lorsque vous dites quelques pages plus bas que cette connaissance se réduit à l’avoir vu quatre fois ; que de ces quatre fois il ne vous parle que trois fois, et de ces trois fois une fois pour dire des bêtises ? Ne vaudrait-il pas mieux dire que vous avez vécu à sa cour, et que vous avez été dans l’intimité de ses ministres. Cela est un titre maintenant, tandis qu’il n’y a pas un mauvais général de brigade qui n’ait eu de plus longues conversations que vous, avec l’Empereur.

Vous commencez par dire que vous écrivez pour détruire une erreur qui n’existe pas. C’est tout à fait perdre son temps que chercher à démontrer aujourd’hui que Napoléon était un grand homme, qu’il ne s’appelait pas Nicolas, qu’il avait du courage, etc., etc.

Vous trouvez le moyen d’offenser à la fois les juges littéraires et ceux de la bonne compagnie. Aux uns vous dites : vous