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VI

Aix-la-Chapelle, 5 juillet 1836.

Votre lettre qui m’est arrivée à Aix-la-Chapelle m’aurait fort effrayé si je n’avais en même temps reçu d’autres nouvelles rassurantes. K. a vu mon père dans un moment où il était fort mal. Depuis il va sensiblement mieux et les médecins qui le voient d’ordinaire en ont très bonne espérance. Pourtant cette maladie et son grand âge me font faire de bien tristes réflexions sur le moment où il faudra le perdre.

Quel beau pays que l’Allemagne des bords du Rhin que feu Napoléon nous a fait perdre ! On y est de dix ans en avance sur la France. Que dites-vous de ce pays des bonnes manières et des vertus cheva-