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leux lui a demandé fort vivement, il paraît, pourquoi Champmartin avait été oublié dans cette distribution de faveurs, ajoutant que tous les journaux allaient tomber sur lui à cette occasion et sur son collègue M. de Forbin. De Cailleux a vu dans cette menace la preuve que Mme Quille disposait du Figaro ou du Corsaire et il est entré dans une colère épouvantable. Sans respect pour les deux ou trois mille assistants, dont le Roi et toute la cour, il l’a appelée épouse adultère, prostituée, réchauffeuse de pieds royaux et accompagnant le tout de cris, jurements et lui mettant le poing sous le nez toutes les fois que les paroles ne coulaient pas assez abondamment. Inde, larmes, sanglots étouffés, évanouissements. M. Champmartin qui passait par là par hasard s’est empressé de venir au secours de l’innocence outragée. Il a d’abord ramené chez elle Mme Quille, puis est retourné auprès de M. de Cailleux et lui a demandé