Page:Sensine - Chrestomathie Poètes, Payot, 1914.djvu/758

Cette page n’a pas encore été corrigée
736
CHRESTOMATHIE FRANÇAISE

Vous m’avez bien aimé, je vous l’ai bien rendu !
Rien ne m’a consolé dans mon sentier perdu
Que le parfum d’amour dans nos cœurs répandu…
Où je suis né, mon âme est triste et prisonm’ère ;
Je suis comme une fleur qu’on foule en une ornière…

Je ne m’en plaindrai plus et n’en garde aucun fiel,
Mais l’immense appétit du bonheur étemel…
Souvent le cœur de l’homme est un vase de miel
Avare et refusant son baume salutaire :
C’est brisé qu’il l’épanché et parfume la terre.

Je crois au Dieu qui fut hier comme aujourd’hui,
En qui, par qui, pour qui tous les soleils ont lui.
Ce qu’on ne peut nier ni connaître, c’est Lui !…
Que je sois ange, esprit ou cendre, ombre ou lumière.
Mon âme attend un ciel, ma tombe une prière !

Œuvres à lire d’Btzer Vilaire, Fischbacher, éditeur, Paris : Années tendres (1888-1897) ; Poèmes de la Mort (1898-1905). — Critiques à consulter • Solon Menas, Dantès Bellegarde, Amilcar Duval, Georges Sylvain, AtUeurs haïlienSf (morceaux choisis et notes (1904) ; H. Adolphe Lara, La Démocratie de la Guadeloupe (24 février 1906) ; Edmond Laforest, L’Œuvre poétique d’Etzer Vilaire (1907). C’est ici le lieu de rendre hommage à M. Georges Barrai qui a fait connaître Etzer Vilaire dans sa très précieuse collection des Poètes français à l’Etranger,

Parmi les autres poètes haïtiens dont j’aurais voulu pouvoir reproduire ici des extraits, je citerai encore : Tertulien Chuilhaud, Paul Lochard, Massillon-Coicou^ A. PommayraCy Amédée Brun^ Louis Borno et Charles Moravia.