Quand du couchant les flammes nuancées
Sur ton miroir s’éteignent balancées,
Quand chaque flot plonge, mobile et pur,
Son île d’or dans l’Océan d’azur ;
De ma pensée, autour de toi captive,
L’amour encor repose sur tes eaux,
Avec les monts, les tours, les blancs oiseaux,
Et les manoirs[1] qui dorment sur ta rive.
Ô bleu Léman, toujours grand, toujours beau,
Que sur ta rive au moins j’aie un tombeau !
Jeune Helvétie[2].
Jeune Helvétie, à toi notre espérance !
À toi nos vœux, notre amour et nos bras !
Aux jours de force, aux jours de défaillance,
À toi la gloire, et pour toi nos combats !
Si le rocher qui borne tes campagnes
Réduit ta part du lot universel,
Tu peux encore, ô terre des montagnes !
Grandir, mais du côté du ciel.
Élève-toi par ton libre courage !
Gravis tes monts, suis ton rude sentier,
Et que ta robe, entre le noir nuage,
Brille plus blanche au loin que le glacier !
Là, sur la terre, à tes pieds déroulée,
Jette en tous sens un regard fraternel,
Heureuse et fière, et bientôt consolée
De ne grandir que vers le ciel.
Dans les bois[3].
Dans les bois, dans les bois,
On entend une voix.
Est-ce l’oiseau qui chante,
Où l’onde qui serpente
Dans les bois ?
Dans les bois, dans les bois,
On entend une voix.
Est-ce une jeune fille,