Et aux pierres qui blesseront,
De leur rage, mon front.
Je demande que l’on accable
Ce corps chargé de sa faute implacable
Et qu’on en jette, après mon supplice fervent,
La loque humaine aux quatre vents !
Sortez tous !
la porte du temple.
Balthazar appartient à la foudre divine.
Ô moine Balthazar,
Tu t’es moqué de Jésus-Christ,
Qui veut le repentir dans le silence,
Tu as rompu avec tes bonds de violence,
La règle sainte et le claustral[1] esprit ;
La vie humble en ton cœur s’est défleurie ;
Tu es aveugle et sourd, ainsi qu’un bloc de fer,
Puisque tu n’as pas vu en quelle ivrognerie
D’âme, tu viens de te traîner vers ton enfer.
Mon Dieu ! Mon Dieu !
Couvre à présent, de ses taches rouges, nos murs.
Tu es la bête et tu voulus que ton repaire
Fût parmi nous, pour que nos murs fussent impurs !
Mon Dieu ! Mon Dieu !
Je t’avais désigné pour être à mon départ
Vers Jésus-Christ, là-haut, celui qui, dans la route,
Marcherait après moi et reprendrait ma part
D’efforts et de soucis et de traverses graves.
- ↑ L’esprit du cloître, dérivé de claustrum, par le latin d’Église claustralis.