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chrestomathie française

Eugène Gilbert, Les lettres françaises dans la Belgique d’aujourd’hui (1906) ; Dr Hubert-Effer, Beiträge zur Geschichte der französischen Litteratur in Belgien (1909) ; Henri Liebrecht, Histoire de la littérature belge d’expression française (1910) ; Maurice Wilmotte, La Culture française en Belgique (1913) ; Abel Heumann, Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 (1913) ; Jethro Bithell, Contemporary Belgian Poetry (1904) et Life and writing of Maurice Maeterlinck (1913), qui contient une étude générale de la littérature belge. — Consulter aussi les collections des revues La Jeune Belgique, La Wallonie, aujourd’hui disparues, et La Revue de Belgique, dirigée par le très distingué professeur de l’Université de Gand Maurice Wilmotte ; L’Art Moderne ; La Revue générale ; La Belgique artistique et littéraire et une excellente revue des Jeunes, La Vie intellectuelle, dirigée par Georges Rency, et Jean de Bère, qui sont eux-mêmes des poètes distingués et de bons critiques. — Voir aussi : Henri Pirenne, Histoire de la Belgique, pour bien étudier le milieu.

Parmi les poètes belges que le manque de place nous a empêche de faire figurer dans cette Chrestomathie, on peut encore citer : Paulin Brogneaux, l’auteur de L’Isolement ; van Arenberg ; Max Waller ; Max Elskamp ; Paul Gérardy ; Georges Marlow ; Georges Eckoud ; Prosper Roidot.




ANDRÉ VAN HASSELT

Né à Maastricht en 1806, mort à Bruxelles en 1814.

Ce Hollandais francisé, disciple de Victor Hugo, dont il fut l’ami, est un des représentants les plus caractéristiques du romantisme français en Belgique. Quand on lit ses vers, on voit qu’il partagea les nobles ambitions, les aspirations généreuses et les belles illusions qui régnèrent en France après 1830. C’est un poète de valeur, remarquable surtout parce qu’il essaya de créer une nouvelle poésie rythmique. Pour réaliser l’idée antérieurement préconisée par Castil Blaze, il tenta d’adapter les vers français aux sons musicaux et aux différents rythmes de la musique. C’est alors qu’il traduisit les mélodies de Schubert et une dizaine d’opéras allemands ou italiens, parmi lesquels le Freischütz et Le Barbier de Séville. Plus tard, il étendit sa tentative à la poésie proprement dite. Ses Études rythmiques, qui parurent dès 1857, comprennent des vers, en général basés sur la prosodie traditionnelle, mais aussi sur l’accentuation des syllabes, tantôt fortes, tantôt faibles, lesquels forment de véritables pieds. On peut les classer, d’après Jules Guilliaume, en : vers à trois accents ou tripodies (de 5 à 9 syllabes), vers à quatre accents ou tétrapodies (de 7 à 12 syllabes), vers à cinq accents ou pentapodies (de 9 à 15 syllabes), vers à six accents ou hexapodies (de 11 à 18 syllabes). La mesure des vers rythmiques dépend donc surtout du nombre des pieds, et c’est l’alternance régulière des syllabes fortes et des syllabes faibles qui produit le rythme et la musique du vers. Très discutée au début, la révolution prosodique de van Hasselt compte aujourd’hui beaucoup d’adeptes. Le poète lui-même en a tiré de très heureux effets ; ses meilleurs vers sont en tout cas ses vers rythmiques.