Page:Senart - Prâcrits et sanscrit buddhique.djvu/3

Cette page a été validée par deux contributeurs.

PRÂCRITS ET SANSCRIT BUDDHIQUE.

COMMUNICATION FAITE À LA SOCIÉTÉ ASIATIQUE,

DANS LA SÉANCE DU CONSEIL DU 10 JANVIER 1882,
PAR M. É. SENART.




La publication de la première partie du Mahâvastu m’offre une occasion naturelle de communiquer à la Société quelques observations qui, immédiatement, se rattachent à la langue de cet ouvrage, mais qui ont en même temps une portée plus générale. Il peut y avoir profit à en donner dès maintenant un aperçu rapide. Je me propose de les entourer des développements et des démonstrations qu’elles comportent, soit dans l’épilogue de mon essai sur Les Inscriptions de Piyadasi, soit dans le mémoire linguistique qui accompagnera le dernier volume du Mahâvastu. Elles empruntent un certain caractère d’opportunité à un ingénieux travail qu’a fait paraître tout récemment M. Hörnle, et auquel j’aurai à me référer tout à l’heure.

Partant de notions linguistiques trop exclusives, on s’est accoutumé à tirer de l’aspect orthographique des divers dialectes prâcrits des conclusions immédiates sur leur âge relatif ; on a admis a priori et comme vérité indiscutable qu’ils avaient dû se succéder historiquement suivant un ordre concordant avec le degré de dégénérescence phonétique que manifeste leur orthographe, comparativement à l’orthographe de la langue classique. Les inscriptions d’Açoka figurent l’r groupé, comme dans kirti, putra, dharma ; on infère que les dialectes qui, comme le pâli, écrivent kitti, putta, dhamma,