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CONFÉRENCES AU MUSÉE GUIMET

Postérieures de quelque deux cents ans à la mort de Gautama, n’est-ce pas par un souvenir persistant de ces origines que les inscriptions d’Aśoka, le plus ancien document bouddhique daté avec certitude, appellent les fidèles bouddhistes, yuta, dhammayuta (yuktas, dharmayuktas) ? C’est avec le sens « d’effort », que yoga a pris place dans la langue religieuse. Est-ce par hasard que le roi désigne ainsi les fidèles, par un terme apparenté à « yoga », comme « ceux qui s’efforcent », qui « s’appliquent avec effort à la religion » ? C’est sous l’empire des mêmes idées, soulignées dans le système yoga par l’importance qu’il attribue au vîrya, à « l’énergie », que parâkrama, « courage, héroïsme », est avec insistance appliqué par Aśoka à la pratique religieuse. Et dans la seule de ses inscriptions où le Bouddha soit expressément désigné, le titre de bhagavat accompagne fidèlement la mention du Saint.

La secte des Jaïnas était volontiers considérée jadis comme une branche détachée du bouddhisme naissant ; elle passe maintenant pour antérieure au bouddhisme. Presque dans le même temps, c’est à peu près sur le même terrain d’où est sorti le bouddhisme qu’elle-