Page:Senart - Origines bouddhiques.djvu/23

Cette page a été validée par deux contributeurs.
17
ORIGINES BOUDDHIQUES

ment de sens que dans la langue du Yoga. C’est du Yoga que le bouddhisme a reçu les quatre contemplations ou dhyânas.

Vous connaissez, et vous en avez pu ici même voir plus d’une image, ces ascètes étranges, impassibles, au regard absorbé, qui, presque nus, couverts de cendres, attendant de la charité spontanée une nourriture grossière, attirent par les chemins de l’Inde la curiosité du voyageur et la vénération des foules. On les désigne souvent du nom de Yogis. C’est une façon de parler un peu imprécise. Exactement, les yogins sont les adeptes du Yoga.

Mais, qu’est-ce que le Yoga ?

Les Hindous catégorisent et cataloguent à outrance. C’est ainsi qu’ils ont, dans la période d’organisation de leur littérature, arrêté un cadre de six systèmes philosophiques, auxquels, dans leur souci de tout subordonner à l’organisation brâhmanique, ils ont, en dépit de contradictions souvent irréductibles, déféré uniformément un brevet d’orthodoxie védique. À côté du panthéisme idéaliste de la Pûrvamîmâṁsâ, élaboré par la tradition sacerdotale, à côté du Sâṁkhya qui, avec son réalisme, le dualisme de ses deux principes coéternels, en est la vivante