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CONFÉRENCES AU MUSÉE GUIMET

« Kâma » n’est qu’un équivalent greffé sur « Pâpman ». Pâpman désigne parfois, de façon vague, un esprit malfaisant. C’est par cette étape sans doute que Mṛityu en arrive à être assimilé à Vṛitra, l’ennemi védique du divin Indra ; tout de même les bouddhistes appellent Mâra du nom de Namuci, un autre démon des ténèbres et, comme tel, identique à Vṛitra. En ce point encore, le parallélisme se poursuit.

De tout temps, l’horreur de la mort, le souci de prolonger la vie jusqu’à ses limites extrêmes se traduit, aussi bien dans les hymnes que dans les œuvres liturgiques, avec l’ardeur qu’on peut attendre d’un sentiment si universel. Cependant les hymnes, vous le savez, ne professent pas encore cette croyance à la métempsycose qui était destinée à conquérir dans l’Inde un empire incontesté. C’est dans la littérature liturgique qu’elle s’insinue ou s’impose ; dès qu’elle y prend pied, on nous parle de victoire sur la re-mort ou simplement la mort (mṛtyu ou punarmṛtyu). La formule est fréquente. Qu’on en fasse honneur à un rite ou à quelque secret mystique, la délivrance de la mort se présente comme le prix d’une lutte où Mṛityu est frappé.

L’image s’inspire-t-elle de cet aspect démo-