encyclopédie comme le Mahâbhârata est faite de morceaux dont l’ancienneté est aussi inégale que les remaniements en ont pu être sensibles.
Le bouddhisme se présente, lui, avec un double avantage : il est daté ; il possède des écritures indépendantes, sur la rédaction desquelles ne s’est pas étendu le niveau de l’orthodoxie brahmanique. On ne peut guère douter que le Bouddha n’ait enseigné vers la fin du VIe siècle avant notre ère ; on ne peut douter davantage que, dans toutes leurs lignes maîtresses, sa doctrine et sa légende n’aient rapidement achevé de se fixer telles qu’elles nous sont accessibles.
Dans ces conditions, vous voyez assez combien nous devons nous attacher aux enseignements qui, ressortant directement de la comparaison des diverses doctrines, ont chance de suppléer en quelque mesure à l’absence de chronologie positive ; vous voyez combien, parmi ces comparaisons, celles dont le bouddhisme fournit la matière, marquant un point fixe dans le temps, ont particulièrement de valeur. Il y a de longues années que j’ai essayé d’ouvrir ce filon en analysant les divers épisodes qui constituent ce que j’ai appelé la « légende du Bouddha ». Je ne vous cacherai pas que, à la