Page:Senart - Les Castes dans l Inde les faits et le système.djvu/94

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’abandon en est une cause de déchéance pour des castes plus élevées d’origine[1] ; l’adoption en est pour les plus basses un moyen de s’élever, d’affirmer leur rang dans l’organisation brahmanique. Au sentiment des meilleurs juges, cette règle, si elle n’est point védique, est d’origine brahmanique[2] et s’est étendue de proche en proche. Quoi qu’il en puisse être, c’est encore une loi de caste, relativement à laquelle chacun suit la coutume héréditaire, réputée immémoriale, du groupe auquel il appartient par sa naissance.

D’autres particularités se lient à celle-là. Et par exemple, le divorce, qui n’existe pas légalement pour l’Hindou fidèle à la loi, se pratique, à côté du second mariage des veuves, dans nombre de castes inférieures[3]. Inversement, la coutume qui exige que les filles soient mariées enfants, plusieurs années souvent avant que la vie commune devienne possible, est considérée comme un signe de supériorité sociale. Là encore, la tradition de la caste exerce une pression souveraine.

Un Hindou a ingénieusement tenté d’expliquer

  1. Ibbetson, p. 174-5 ; Dubois, I, 14-5 ; V. N. Mandlik, p. 444 ; Risley, p. LXXXII-III, etc.
  2. H. Sumner Maine, Village Communities, p. 53 suiv. ; H. Mayne, H. L. a. U., p. 82-4 ; Risley, p. LXXXI suiv.
  3. H. Mayne, p. 84-5 ; V. N. Mandlik, p. 428, etc.