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quin, des hommes de plusieurs castes. Non seulement les représentans de deux castes refusaient de s’associer pour opérer de compagnie, mais chaque fois qu’une caste relevait l’autre, il fallait que le palanquin eût été dûment posé sur le sol, avant que le nouveau relais y mît la main. Il n’est guère de famille hindoue qui, si elle le peut, ne consulte, dans les circonstances graves, les prédictions et les avis de l’astrologue ; eh bien ! malgré l’importance de son rôle, s’il doit entrer dans une maison, on a grand soin d’en enlever les nattes de crainte qu’elles ne soient polluées par son attouchement.

L’impureté ne s’attache pas au seul contact de la personne, elle se communique par l’intermédiaire des objets. De nouvelles distinctions viennent aggraver le cas. Un seul témoignage. Nous sommes dans un intérieur de brahmane Chitpâvan, à Poona : « Les règles très strictes en vertu desquelles certains objets peuvent être touchés, d’autres non, par un serviteur de classe moyenne ou çoûdra, compliquent tous les arrangemens. Un serviteur Kounbi ne peut entrer dans l’oratoire, la cuisine, ni la salle à manger. Il peut toucher la literie et les vêtemens de laine, mais non des vêtemens de coton fraîchement lavés. Il peut toucher du grain humide. Même des serviteurs de caste