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III


Une théorie récente, soutenue par un juge fort délié et fort expert, a prétendu faire de la communauté des occupations le fondement même et le principe de la caste. C’est peut-être l’idée qui surnage dans les esprits qui se contentent sur le sujet d’une certaine moyenne de notions approximatives. Il y aurait cependant une singulière exagération à se représenter la société hindoue, enfermée, d’apres l’occupation de chacun, dans un échiquier de cases immuables, infranchissables. Beaucoup de castes sont, il est vrai, désignées par le nom d’une profession que généralement elles exercent : potiers, forgerons, pêcheurs, jardiniers, etc. C’est le cas de se souvenir que les noms de métiers qui nous sont présentés comme noms de castes enveloppent en réalité une aire plus large, que la vraie caste, caractérisée et limitée par les règles du mariage, est beaucoup plus restreinte. C’est ainsi, pour ne prendre qu’un exemple, que les Banyas ou marchands, au Penjab[1], se résolvent en sections, comme les

  1. Ibbetson, § 532.