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cadre à l’exogamie du côté maternel[1]. En tous cas, les empêchemens résultant du gotra se compliquent d’une échelle de degrés prohibés. Elle-même varie suivant les castes, les lieux et les temps ; elle est, à tout prendre, bien plus compréhensive que celle où se résument parmi nous les restes survivans des réserves exogamiques. Le mariage est interdit entre fiancés qui sont dans la relation que désigne en sanscrit le mot sapinda. Cette parenté s’étend à six degrés quand l’ancêtre commun est un homme ; si c’est une femme, les opinions diffèrent : la prohibition comprend, suivant les uns, six degrés, suivant d’autres, quatre seulement[2]. Les commentateurs ont calculé que, tout compte fait, cette règle exclut le mariage pour 2121 parentés possibles. Il y a dans les usages, dans les variantes, les incertitudes, les exceptions qu’ils supportent, un beau nid à distinctions et à discussions scolastiques ; on pense s’il a tenté les spécialistes hindous ! Il n’est pas fait pour nous séduire ; il n’intéresse qu’indirectement la question qui nous préoccupe[3].

  1. Risley, p. LV-LVI.
  2. H. Mayne, Hindu Law and Usage, p. 77 ; J. S. Siromani, Comment, ou Hindu law, p. 70 suiv.
  3. Il nous suffit de renvoyer les curieux au chapitre qu’a consacré à ce sujet V. Nârâyan Mandlik, Vyavahâra Mayûkha, p. 346 suiv.