Page:Senart - Les Castes dans l Inde les faits et le système.djvu/66

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

par des nécessités si particulières qu’on les peut négliger[1].

À plus forte raison en est-il de même en pays hindou. M. Risley[2] a étudié avec soin cet ordre de faits. Il a distingué les moules très divers où semblent, suivant les cas, s’être coulées les sections exogames aux différens étages de la société hindoue, en particulier dans les castes très basses qui sont sorties des couches de population aborigènes : voisinage, descendance commune, authentique ou supposée, communauté de surnom considérée comme signe de parenté, communauté de culte envers cette catégorie d’objets ou d’animaux que l’ethnographie désigne du nom de totem, et qui sont rattachés au clan par quelque légende superstitieuse. Plusieurs de ces principes de sectionnement, le dernier surtout, ont un aspect archaïque, incivilisé, qui nous reporte à une période lointaine, antérieure à toute influence âryenne. Ce n’est pas le moment de sonder la délicate question des origines. L’action brâhmanique est en jeu depuis de longs siècles. On le reconnaît à certaines méprises ; le zèle d’imitation est moins éclairé qu’il n’est ardent. Telle caste basse, prétendant suivre les prescriptions

  1. Risley. Ethnogr. Gloss. p. XLVII-XLVIII ; I, p. 41.
  2. Ethnogr. Gloss., p. 50 suiv.