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le gotra de leurs prêtres, de leurs précepteurs religieux, nécessairement variables, que de comprendre toutes les familles qui ignorent leur gotra dans celui qui reconnaît Jamadagni pour auteur. En fait, les brâhmanes sont seuls à posséder un peu généralement des gotras[1]. Mais une imitation plus ou moins fidèle de l’institution et son nom même ont été transportés à une infinité de castes, surtout parmi les classes mercantiles qui se piquent de se conformer à la règle brâhmanique[2]. Le nom a pénétré si avant qu’il a fini, dans bien des cas, par s’éloigner fort de son acception primitive ; plus d’une confusion en est même résultée dans les relevés des recensemens.

Le groupe exogame existe jusque dans les tribus musulmanes de la zone frontière qui ne rentrent qu’à peine dans le cadre de l’hindouisme. Parfois il y est très restreint ; il ne manque nulle part, malgré la tendance des populations musulmanes à se marier dans un rayon limité[3]. Les exceptions, s’il en existe, sont si rares et expliquées

  1. N. Mandlik, p. 352. Guru Proshad Sen, Calc. Review, juillet, 1890, p. 59, etc.
  2. Il me suffit de renvoyer à titre d’exemples, à Steele, Hindoo Castes, p. 36, 37, 162, 166 ; Elliot, op. laud, p. 3, 32, 535 ; Hunter, Orissa, II, p. 39-40 ; Ibbetson, § 353, 533 ; Poona Gaz. I, 266, 375, 401.
  3. Ibbetson, § 136, 357, 380, 393.