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dans chaque famille ou dans chaque groupe[1]. Malgré tout, la règle générale se détache en un relief très saillant. Elle se résume d’un mot : il est interdit de se marier dans le gotra auquel on appartient[2]. Telle est au moins la loi traditionnelle consacrée par les brâhmanes.

Le gotra désigne un groupe éponyme qui est réputé descendre tout entier d’un ancêtre commun, en bonne règle, d’un rishi, prêtre ou saint légendaire. Le nombre en est limité, en sorte que les mêmes gotras se retrouvent parmi des gens que la caste sépare absolument, si peu logique que l’arrangement nous puisse paraître. Le gotra est essentiellement propre à la casle brâhmanique. Il est vrai que la législation religieuse l’étend aux autres hautes castes, Kshatriyas et Vaiçyas. C’est au prix d’artifices qui se jugent d’eux-mêmes[3]. Des rishis brâhmaniques n’ont guère, en bonne logique, pu faire souche que de brâhmanes. Il n’est pas plus sérieux d’attribuer à des familles

  1. Nârâyan Mandlik, Vyavahâra Mayûkha, p. 353 suiv., 412 suiv.
  2. Je laisse de côté la communauté de pravara (sur laquelle cf. N. Mandlik, op. laud., p. 414) qui essentiellement se confond avec le gotra.
  3. N. Mandlik, p. 412-13.