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commun de l’hindouisme. M. Risley[1] en répartit les fractionnemens en plusieurs catégories : ethniques, linguistiques, locales, professionnelles, sectaires, sociales, suivant le mobile qui semble avoir dans chaque cas cimenté le groupement. L’usage est en tout cas si universel et, pour ainsi dire, forcé, que nous le voyons parfois appliquer suivant un nombre conventionnel ; le morcellement en sept castes semble, si j’ose ainsi parler, être de style dans le Penjab[2].

Le principe est très répandu ; il n’est point absolu. Telle caste, comme celle des Khatris au Penjab[3], est réglée à cet égard par des combinaisons compliquées qui autorisent le mariage entre certaines sections de la caste, non entre d’autres. Chez diverses populations Râjpoutes[4], plusieurs clans se marient entre eux, tandis qu’ils en excluent d’autres de ce privilège. Bien des anomalies traversent et déconcertent la règle. Et l’on voit, par exemple, les brahmanes Gaurs accepter à Delhi avec les brahmanes Tagas des unions que leurs congénères repoussent dans le Doab et le

  1. Ethnogr. Gloss., p. LXXI suiv.
  2. Chez les Chamârs, les Dhânuks, les Dhobîs, les Kârchîs, etc., Elliot, the Races of the North West. prov. of India, éd. Beames, I, p. 70, 79, 81, 145, etc.
  3. Ibbetson, § 540.
  4. Cf. par exemple, Elliot, loc. laud. s. v. Bisens.