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d’une origine étrangère. Plus avant dans l’Inde, et probablement à l’imitation des castes véritables, les musulmans sont d’ordinaire plus rigoureux ; ils ne se marient guère hors du kuff, c’est à dire d’un certain groupe de villages habités par des musulmans de leur caste[1]. Les tribus demeurées plus ou moins barbares qui, de l’avis général, sont en masse aborigènes, se rapprochent en somme de l’usage des castes.

Les unes et les autres se fractionnent presque invariablement en un nombre quelquefois considérable de divisions ; bien qu’enveloppées dans une dénomination commune, elles constituent au fond autant de castes entre lesquelles le mariage n’est point permis. Comme le remarque lui-même un Hindou, « les brâhmanes du Bengale ne se marient pas avec des brâhmanes d’autres régions ni les Kâyasthas (scribes) ou autres castes du Bengale avec leurs castes respectives dans d’autres parties de l’Inde. De plus, parmi les brâhmanes du Bengale, les brâhmanes Rahris ne se marient pas avec les brâhmanes Varendras ou Vaidikas ou Dakkhinatwas. Les Vaidyas (médecins) Ballalsenis, qui vivent dans le Bengal oriental, ne se marient pas avec les Vaidyas Lakman-

  1. Guru Proshad Sen, Calc. Review, juillet 1890, p. 57.