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C’est en effet chez toutes les castes une tendance caractéristique de se morceler en groupes de plus en plus multipliés : autant de coteries dans un milieu social commun.

Les noms que portent castes et sous-castes ne sont pas toujours transparens. À part deux ou trois titres, — comme celui de Brahmanes, de Râjpouts, — qui sont génériques et d’emploi traditionnel, la plupart de ceux dont la signification se laisse démêler remontent par leur origine à l’une ou à l’autre de ces quatre catégories : noms géographiques empruntés suivant les cas soit à une simple localité, soit à une province ; noms professionnels, rappelant soit une occupation propre au groupe, soit, pour des castes brâhmaniques, une spécialité dans leurs attributions sacerdotales ; noms d’objets ou d’animaux avec lesquels la corporation se reconnaît, en vertu de contes traditionnels ou de pratiques religieuses, des attaches particulières ; noms patronymiques, qui se rapportent à un ancêtre supposé, soit directement, soit par le détour d’un sobriquet. On pense bien que, pour la plupart des noms qui semblent appeler un commentaire, les castes qui les portent restent rarement à court de légendes — d’ordinaire fort invraisemblables, — destinées à en expliquer l’origine. Il faudrait le plus souvent