gais ne tardèrent pas à remarquer qu’elles étaient divisées en un grand nombre de sections héréditaires, fermées, se distinguant par la spécialité de leurs occupations. Elles se superposaient en une manière de hiérarchie, les groupes plus élevés se gardant avec un soin superstitieux de tout rapprochement avec les groupes réputés plus humbles. C’est à ces sections qu’ils donnèrent le nom de castes. Dix-huit siècles auparavant, les premiers Grecs qui eussent entretenu avec l’Inde des rapports un peu étroits avaient été frappés déjà de cette singularité. Mégasthène, l’ambassadeur de Séleucus, apprit à ses compatriotes que les Hindous étaient partagés en « fractions » (μέρη)[1] où les individus étaient, en quelque sorte, confinés, ne pouvant ni passer personnellement ni se marier dans une section autre que celle où ils étaient nés, ni choisir d’autre profes-
- ↑ Le nombre de sept μέρη fixé par Mégasthène ne repose certainement que sur une connaissance ou une interprétation superficielle des faits. Il est curieux que précisément dans le Nord-ouest de l’Inde, nous retrouvions aujourd’hui encore une subdivision en sept clans comme une habitude familière à beaucoup de castes. Les témoignages grecs reposeraient-ils en dernière analyse sur une confusion avec quelque coutume de ce genre ? Il est curieux que Hérodote (II, 164), présentant la société égyptienne comme divisée en castes, en compte également sept. Ce nombre varie du reste dans les auteurs plus récents (Cf. Maillet. Les premiers établissements des Grecs en Égypte, p. 410-11).