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tifs. Des groupes d’origine variée, de structure variable, s’y sont introduits de tout temps et s’y multiplient encore : clans d’envahisseurs qui jalonnent la route des conquêtes successives ; tribus aborigènes sorties tardivement de leur isolement farouche ; fractionnemens accidentels soit de castes proprement dites, soit de groupes assimilés. Il y a plus : ces mélanges qui, aggravés de combinaisons multiples, donnent à la caste de nos jours une physionomie si déconcertante, si insaisissable, se sont, à n’en pas douter, produits de bonne heure. S’ils ont été en s’accusant, ils ont commencé dés l’époque où le régime se formait. Je l’ai dit déjà, je le répète à dessein : à condenser en une formule sommaire une conclusion générale, on risque de paraître outrer son principe ; effort de précision ou séduction de nouveauté, on risque de fausser, en l’étendant à l’excès, une pensée juste. Je ne voudrais pas que l’on me soupçonnât d’un entraînement contre lequel je suis en garde.

Ce que j’estime, c’est que, quelques influences qu’ils aient pu subir du dehors, quelques troubles qu’aient apportés les hasards de l’histoire, les âryens de l’Inde ont tiré de leur propre fonds les élémens essentiels de la caste, telle qu’ils l’ont pratiquée, conçue et finalement coordonnée. Si