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a pu considérer que le clan et la tribu, quels que soient les noms qu’ils prennent dans les différens pays, ne sont que l’élargissement de la famille ; ils en copient l’organisation en l’étendant[1]. Peu nous importe au fond leur généalogie. Le fait est que leur constitution respective est rigoureusement analogue. En parlant de constitution familiale, c’est, au même titre, la constitution de la tribu, du clan que j’ai en vue.

Les termes ici se correspondent très suffisamment : gens, curie, tribu à Rome ; famille, phratrie, phylé en Grèce ; famille, gotra, caste dans l’Inde. L’harmonie générale est frappante. Elle est d’autant plus instructive que, à l’origine, si l'on en juge par toutes les analogies, la différence la plus essentielle du clan à la tribu, comme de la section à la caste, se résume en ce que le groupe plus restreint est exogame, le groupe plus large, endogame. L’organisation politique a seulement, à l’époque assez tardive où les pays classiques nous sont bien connus, ébranlé ou déplacé certaines coutumes, et, par exemple, pour la règle d’endogamie, substitué à la seule tribu l’ensemble de la cité. S’il faut s’étonner, c’est de trouver que les principes directeurs aient

  1. Hearn, p. 136 suiv. ; Leist. Altar. Jus Civ., p. 45, 82-3.