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employée comme le signe extérieur, la manifestation solennelle de la communauté de sang[1]. » Les parens se rapprochent autour de la même table.

C’est le même principe, appliqué inversement, qui interdit la participation au même repas, et plus généralement tout contact, entre gens qui n’ont point part aux mêmes rites de famille. Cette tradition a laissé des traces ailleurs que dans l’Inde. Le jus osculi, le contact par l’accolade, constate la parenté[2]. Le germe est donc ancien ici encore. L’impureté même du cadavre s’explique sans doute en partie par cette considération que la mort exclut forcément le défunt des rites. Elle le met donc en dehors de la famille ; son contact, sa présence, souillent les proches à la façon d’un outcast[3]. Souvenons-nous que l’exclusion de la caste est, par le cérémonial même, assimilée à la mort ; pour les deux cas, on célèbre les funérailles. L’impureté qui atteint les parens dans les jours de deuil est une conception commune à toute l’antiquité aryenne. L’impureté se transmet par le rapprochement. De l’homme elle s’étend à la femme et au serviteur. Il

  1. Ibbetson, p. 185.
  2. Cf. Leist, Altar. Jus Civ. p. 49-50, 261.
  3. Leist, Graeco-ital. Rechtsgesch., p. 34 suiv.