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tion du meurtre[1] ? Elle était pourtant bien certainement, dans le passé aryen, payée à la famille du mort. L’insistance que mettent les livres de lois à réserver les çrâddhas aux brâhmanes[2], trahit la tendance à laquelle ils obéissent. Une place reste toujours éventuellement réservée aux parens[3]. Il est visible, il ressort des restrictions mêmes, que, dans la pratique courante, les çrâddhas étaient l’occasion de vrais repas communs. Les Hindous en distinguent diverses sortes qui ne sont nullement liées aux funérailles[4]. Tel « çrâddha purificatoire » (goshthî çrâddha) semble bien être le reflet ritualiste de ce repas de caste qui célèbre la réintégration d’un membre coupable. En l’incorporant dans la série, on se souvenait qu’une parenté étroite en rattachait la signification à l’antique repas familial.

C’est de la sainteté du feu domestique qu’il dérive sa consécration. Dans l’antiquité romaine, l’exclusion de la communauté religieuse et civile s’exprime par « l’interdiction du feu », mais aussi et en même temps par « l’interdiction de l’eau. » Il semble de même, dans l’Inde[5], que l’association

  1. Hopkins, Journ. Amer. Orient. Soc., XIII, p. 113.
  2. Mânava Dh. Ç., III, 139 suiv.
  3. Ibid., III, 148.
  4. Ibid., III, 254.
  5. Nesfield, § 189, 190.