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la pureté d’un sang dont ils tiraient gloire. La caste est, pour M. Nesfield, affaire de profession ; elle est pour M. Risley affaire de mariage. C’est l’analogie, c’est l’imitation de ce groupement primitif qui, se répandant de proche en proche avec l’autorité que lui prêtait la sanction des classes dirigeantes, aurait multiplié à l’infini les ramifications dérivées tour à tour et suivant les cas de causes ou d’occasions diverses : communauté de langue, voisinage ou indentité de profession, croyances ou convenances sociales.

Il en arrive par un détour à se rallier d’assez près au système orthodoxe des brâhmanes[1] : la prédominance peu à peu conquise par le sacerdoce serait la source principale de toute l’évolution[2]. En dépit d’une simplification outrée, la théorie des castes mêlées reste pour lui[3] un témoignage précieux de ce croisement incessant des populations dont le mélange en proportions variables est la cause capitale qui a multiplié les sectionnemens.

Si, dans sa rigueur, la règle endogamique de la caste appartient proprement à l’Inde, les règles exogamiques, dont nous avons constaté l’action

  1. P. XXXIV suiv.
  2. Art. Brahman, au commencement.
  3. P. XVIII, XXXVI-VII.