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la parfaite unité de l’ensemble assurée dès une haute époque. Si chaleureuse qu’elle soit, sa conviction appellerait bien des objections et des réserves, mais elle n’est point indissolublement solidaire de son opinion sur l’origine professionnelle de la caste. On en peut dire autant des déductions étymologiques, des données légendaires dans lesquelles il prétend saisir, dès son début, l’histoire de bien des castes, au moment précis où elles se détachent par essaims successifs des tribus originaires. L’information ici est plus variée, la combinaison plus brillante que la méthode n’est rigoureuse.

M. Nesfield a peut-être trop étudié la caste par son aspect extérieur et actuel. Il a commencé par l’expérience quotidienne ; c’est un avantage, c’est aussi un péril. Sa théorie s’est si bien emparée de son esprit, qu’il a été naturellement entraîné à nous la présenter dans une exposition déductive, plutôt qu’il n’en a suivi la démonstration pied à pied. Convertira-t-il beaucoup de chercheurs à une thèse qui dérive un phénomène historique si particulier de constructions spéculatives si générales ?

En mettant au premier rang, d’une part la profession, d’autre part l’organisation de la tribu, il a du moins fidèlement résumé une impression