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tes travaux à l’étude directe des castes contemporaines[1]. Quand, un jour, il a songé à coordonner ses vues d’ensemble, à résumer son sentiment sur l’Histoire naturelle de la caste[2], il a posé les termes du problème avec une fermeté qui n’était pas pour démentir les promesses de son titre. Chose curieuse, qu’un système préconçu ait pu stériliser tant d’observations et de savoir. M. Sherring ne nous a montré dans la caste que le fruit de la politique sournoise de prêtres ambitieux, fabriquant de toutes pièces et modelant à leur profit la constitution du monde hindou !

La comparaison des jésuites et de leurs visées théocratiques joue en général dans ces exposés un rôle véritablement excessif. Nous la retrouvons jusque chez un des représentais les plus récens de l’école philologique. M. de Schrœder[3] ne semble pas d’abord enclin à exagérer l’autorité du système brahmanique : il sent que la quadruple division en prêtres, guerriers, etc., ne peut correspondre qu’à une distinction de classes. Ce n’en est pas moins d’elles, et par-dessus tout de la constitution particulière aux brahmanes, qu’il dérive les castes. S’il fallait l’en croire, le

  1. Tribes and Castes in Benares.
  2. Natural history of Caste, dans la Calc. Review.
  3. Indien’s Litteratur und Cultur, p. 152 suiv., 410 suiv.