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peut accepter pour maître un kshatriya ou un vaiçya[1].

Ne rencontrons-nous pas aussi des femmes, de race brahmanique ou royale, dont les noms perpétués par la légende sont restés attachés au souvenir d’un vaste savoir théologique et d’argumentations victorieuses[2].

Il y a même un cas où le Brâhmana, après avoir exalté la science d’un roi, Janaka, du Videha, semble, en manière de conclusion, assurer qu’il devint brahmane[3]. Mais c’est la légende de Viçvâmitra qui fournit l’exemple le plus fameux d’une promotion de ce genre. Les hymnes védiques indiquent entre Viçvâmitra et Vasishtha, une longue rivalité ; peut-être la faveur du roi Soudas, la charge de chapelain auprès de lui, en était-elle l’enjeu. Les textes sont obscurs, et leur combinaison douteuse. Quoi qu’il en soit, le thème primitif s’est, dans l’épopée, brodé de copieuses variations ; il se précise en une lutte violente qui s’engage entre les deux personnages, à qui possédera la vache miraculeuse, Surabhi, qui réalise tous les vœux ; surtout il se charge d’austérités prodigieuses, au bout desquelles Viçvâmitra, qui

  1. Apast. Dh. S., II, 4, 25.
  2. Ind. Stud., X, p. 118-9. ST. I, p. 430.
  3. Çalap. Brâhm, cité par Muir, ST., I, p. 426-9.