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expérimentés y ont justement insisté[1]. Il ne manque pas de textes, au dire desquels c’est à la pureté de la conduite que se reconnaît le plus sûrement une haute origine ; tant le mélange des castes a obscurci toutes les descendances[2] ! D’autres rejettent dans un âge antérieur et plus parfait du monde le temps où l’ordonnance des castes était exactement maintenue[3]. C’est reconnaître que les règles théoriques sont en fait étrangement élastiques.

Comme il fallait s’y attendre, la même impression se dégage de l’Épopée.

Les discordances sont ici précisément de même nature que dans les Livres de lois. Il en est d’intéressantes ; mais ce qui frappe surtout, c’est, dans les récits épiques, le nombre de cas où les faits contredisent la doctrine. On nous a préparés à la distinction stricte de toutes les professions ; et cependant toutes les castes prennent part au conflit armé[4] : Drona, quoique brahmane, est un des principaux héros de la lutte, et, quoique fils de berger, Karna est un des chefs militaires les plus

  1. V. N. Mandlik, op. laud., p. 438.
  2. Mahâbhâr., Vanap. 12481, Çàntip. 2440, cités par Muir, Sanskrit Texts, I, 134 ; 484.
  3. Mahâbhâr., Vanap. 11240, ap. Muir ST. I, 143.
  4. Cf. Hopkins dans le Journ. Amer. Orient. Soc., XIII, p. 220.