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famine. Elle s’est même rapidement subdivisée en deux sections, suivant le rang antérieur des nouveaux venus[1]. Tout en conservant leur titre et l’usage du cordon sacré, les brâhmanes qui prêtent leur office à des classes méprisées tombent eux-mêmes dans un discrédit qui les met vis-à-vis de leurs congénères dans un état de rigoureuse quarantaine. Le maniement de la charrue ne leur est pas moins fatal. On en voit, parmi les Thâvîs, les Dhoûnsars, les Dharoûkras[2], qui, par ces infractions ou par d’autres, ont aliéné, dans un passé récent, jusqu’au titre qui leur assurait naguère un reste de supériorité et de respect. Quoiqu’ils prétendent à une origine brâhmanique, qu’ils enferment leurs femmes et portent le cordon, les Tagas ne sont plus au Penjab qu’une caste criminelle de voleurs[3]. On peut imaginer que la même déchéance frappe plus facilement encore des castes plus modestes, Râjpouts, Banyas et autres. Il serait sans profit de grossir la liste.

Par les facteurs qui modifient la condition des groupes, on peut juger des considérations principales qui en règlent la hiérarchie. Elle est très

  1. Risley, p. VIII.
  2. Ibbetson, § 423, 534, 586.
  3. Ibid., § 282-3.