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tourent de brâhmanes qui leur fabriquent une généalogie et une origine légendaire ; ou bien, des aborigènes se jettent dans les bras de quelque secte hindoue en abandonnant leur nom primitif ; ou encore, une tribu entière s’enrôle sous la bannière de l’hindouisme en créant une caste nouvelle ; ou enfin, l’évolution se produit lentement et se manifeste par le changement de nom. Dans tous les cas c’est l’adoption des fêtes, des usages religieux hindous, l’adoption des pratiques de purification et des lois qui règlent le mariage, surtout le respect prodigué aux brâhmanes reconnus comme prêtres et maîtres religieux de la tribu, qui marquent et autorisent cette ascension. De tous côtés les exemples affluent : Minas de l’Inde Centrale[1], Bâgris[2] des Provinces nord-ouest, Khands et Santias de l’Orissa[3], que sais-je encore ? Le mécanisme est toujours le même[4]. Ainsi s’explique que plusieurs clans râjpouts portent le nom de tribus anâryennes ; c’est sans doute qu’ils en sont nés[5]. Il ne serait pas plus surprenant que beaucoup de Râjpouts du Penjab se fussent constitués des débris de plusieurs clans ou castes, au

  1. Hearn, Aryan Household, p. 301, 306.
  2. Elliot, I, p. 9.
  3. N. K. Bose, Calc. Review, juillet 1891, p. 110.
  4. Ibbetson, § 345-7; Nesfield, § 118-20.
  5. Nesfield,p. 16-18.