Le point intéressant, c’est la compétence de la caste ; c’est de ce côté que nous pouvons attendre les indications les plus instructives sur le vrai caractère de l’institution. Elle est à la foi civile, familiale, judiciaire.
La caste intervient dans la plupart des circonstances solennelles qui intéressent uniquement à nos yeux la vie de famille. Je n’entends pas parler seulement des solennités qui réunissent la caste, ou au moins ses représentants principaux à l’occasion des naissances[1], — quelquefois même à une certaine période de la grossesse, — des noces, des funérailles[2]. Le cas n’est pourtant pas si futile qu’il pourrait paraître ; ces réunions n’ont pas le caractère de simples divertissements facultatifs. Dans certaines classes, on nous assure que leur omission entraîne jusqu’à l’exclusion de la caste[3]. Mais je pense surtout à l’intervention de la caste dans les mariages ; son autorité en cette matière n’est guère contestée[4]. Elle se manifeste dans plusieurs coutumes singulières, comme chez les Ghisâdis[5], où le père d’un fils à marier réunit pour lui chercher un parti ses compagnons de