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tant la plénitude de son autorité. Convoquées par le chef, spontanément ou sur l’invitation de quelques membres, elles ont seules qualité pour trancher, de concert avec lui, dans les cas graves, tels que l’exclusion provisoire ou définitive, des points controversés du droit coutumier. Tous les hommes en âge de mener par eux-mêmes leurs affaires y sont appelés. Le droit de se faire représenter dans la discussion et dans le vote n’est pas partout admis. Les questions se décident en somme à la majorité des votans ; mais, faute d’un pouvoir effectif de coercition, il arrive que des partis à peu près égaux, restant en présence ou opposant assemblée à assemblée, tiennent en suspens le point contesté.

On imagine, sans que j’y insiste, combien ce petit droit parlementaire est indécis. Il suffit qu’on en entrevoie les lignes maîtresses. On y reconnaît les principaux traits qui reparaissent un peu partout dans la vie des tribus qui ne se sont point élevées encore à une véritable organisation politique. Et nous ne nous étonnerons pas que des assemblées et des usages analogues régnent parmi les populations nomades anâryennes aussi bien que chez les castes qui sont encadrées dans l’organisation brâhmanique[1].

  1. lbbetson, § 587.