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tionnant côte à côte, peuvent même pour nous, observateurs trop lointains, prêter à plus d’une confusion avec ceux de la caste.

Les deux organes constans sont le Chef et le Conseil ou panchâyet.

Il y a bien certaines castes dont on nous dit qu’elles n’ont pas de chef, comme les Kâchis à Poona[1]. C’est à coup sûr une exception peu fréquente. Elle confirmerait, ce qui est d’ailleurs apparent, que c’est au Conseil représentatif de la caste qu’appartient l’autorité principale. A vrai dire, c’est dans la caste tout entière qu’elle repose, et cette constitution rudimentaire est singulièrement démocratique. S’il est question d’une juridiction directement exercée et d’amendes prononcées proprio motu par un chef ou son représentant, c’est dans une caste de Jainas, essentiellement ecclésiastique, dont le chef est un véritable Guru, un supérieur de confrérie religieuse, plus qu’un chef de caste[2]. J’ai, pour ma part, peine à croire que, comme Elliot le répète, sans rien affirmer du reste, à propos des chefs de la

  1. Poona Gazetteer, I, 284.
  2. Steele, Hindoo Castes, p. 102. On pourrait à cet égard comparer la juridiction qu’exercent sur les brâhmanes d’un district certains brâhmanes, chefs de Maths ou collèges monastiques ou dharmâdhikârins, jurisconsultes, entourés d’un respect particulier (Steele, p. 88-90).