dien comme l’Européen veut imiter ses dieux. Une longue civilisation[1] mûrit les folies orgueilleuses. Cependant l’Indien partage encore les passions et l’activité des enfans de la terre ; le Quiétiste chinois est encore loin du principe aérien : sur ce globe sublunaire l’homme dégradé n’est après tout qu’un dieu fort imparfait.
Vanter les bienfaits de l’Éternel et mépriser ses bienfaits ; bénir sa bonté, l’adorer dans ses œuvres et affirmer que l’homme s’élève à lui en dédaignant les biens qu’il lui donna, l’on ne doit point voir en cela d’inconséquence, l’erreur n’est que ce qui peut humilier l’homme ; tout ce qui l’élève est vrai, parce qu’il aime à s’élever.
Il y a moins loin que l’on ne pense de l’impassibilité stoïque à l’abnégation de l’insensé sous le froc, à la demence du faquir qui mérite la béatitude du vingtième ciel, en fixant la lumière bleue, ou même au jaloux honneur
- ↑ Une civilisation plus longue éteint les préjugés, mais après avoir stérilisé les cœurs. Le fruit trop mûr tombe et disparoît ; mais c’est quand la sève est épuisée, quand la végétation est refroidie. L’arbre qui portoit des fruits dangereux n’en produira pas de meilleurs quand ceux-ci auront passé, seulement il n’en donnera plus.